Qu’est-ce que la COP ?

La COP ou Conférence des Parties est une rencontre annuelle des Etats.

Elle fait partie de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques adoptée au sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992

La COP26 s’est tenue à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021 et a réuni 197 nations.

 

Une participante à la COP26. ©REUTERS

 

Quels étaient les grands objectifs de la COP26 ?

 

0 émission nette d’ici 2050 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C

Lors de l’accord de Paris en 2015 (COP21), les pays se sont engagés à revoir leur cible de réduction d’émissions tous les 5 ans.

Cette année, les pays devaient s’engager à ne pas ouvrir de nouvelles centrales à charbon, à aider les pays en développement à se fournir en énergie verte et à privilégier les voitures à 0 émission nette.

Protéger les communautés et les habitats naturels

Cet objectif consistait en la mise en place d’un plan « Adaptation Communication » résumant pour chaque pays, ses actions et futures actions menées pour s’adapter aux impacts du réchauffement climatique. Pour cela, chaque pays devait lister les zones nécessitant une aide et les actions mises en place, afin de partager ses best pratices.

L’« Adaptation Action Coalition » devait permettre de trouver une solution aux impacts les plus sérieux du réchauffement climatique.

La finance au service de ces objectifs

Les pays s’étaient déjà engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir les pays en développement dans la finance verte, et devaient renforcer leur engagement de sorte que le climat soit pris en compte dans chaque décision d’investissement à l’échelle des pays, avec pour objectif une émission nette nulle.

Travailler ensemble pour réussir

La volonté était de faire participer tous les pays, ainsi que les communautés, et particulièrement les plus vulnérables face au réchauffement climatique, pour que leurs voix soient entendues. De plus, tous les niveaux doivent travailler ensemble : gouvernements, entreprises, société civile…

La COP26 représentait donc une opportunité de changement économiques, politiques et sociaux majeurs pour faire face aux défis climatiques. Mais fut-elle à la hauteur de l’urgence climatique. 

Voici une vidéo intéressante réalisée à l’occasion de la COP26, mettant en scène un dinosaure venu sensibiliser les dirigeants aux conséquences d’une extinction.

 

Qu’en a-t-on tiré ?

 

Des voitures neuves zéro émission d’ici 2040  

Pour la première fois, la COP26 a accueilli plusieurs ministres des transports, dont le français Jean-Baptiste Djebbari, secteur capitalisant 10 % des émissions mondiales de GES.

Une trentaine de pays, des régions et une dizaine de constructeurs automobiles se sont engagés à faire en sorte que toutes les voitures neuves vendues soient zéro émission d’ici 2040. Parmi les signataires figurent le Royaume-Uni, l’Irlande, la Suède et Israël.

Cependant, de très importants pays constructeurs n’ont pas signé, comme la Chine, les Etats-Unis, le Japon, la France ou l’Allemagne. La France, notamment préfère s’engager sur la fin de la vente des véhicules non électrifiés d’ici 2030.

À la surprise générale, la Chine et les Etats-Unis, premiers émetteurs mondiaux de GES, ont réaffirmé leur attachement aux objectifs de l’accord de Paris en annonçant « prendre des mesures renforcées pour relever les ambitions pendant les années 2020 ».

Neutralité carbone ?

Beaucoup d’initiatives multilatérales ont été évoquées quant la sortie des énergies fossiles. Certains pays émergents, comme l’Inde, ont annoncé leur neutralité carbone d’ici 2070, et une réduction drastique de leurs émissions d’ici 2030.

La France a rejoint l’accord mettant fin aux financements à l’étranger de projets d’exploitation d’énergies fossiles sans techniques de capture du carbone d’ici fin 2022. 

Limiter la déforestation

Une centaine de pays abritant plus de 85% des forêts du monde se sont engagés à préserver leurs écosystèmes, comme les Etats-Unis, la France, la Chine et l’Australie, annonçant la fin de la déforestation d’ici 2030. L’objectif est de mettre fin à l’abattage industrielle d’ici 10 ans.

Cette initiative sera soutenue par un financement public et privé de 19,2 milliards de dollars (16,5 milliards d’euros). 

Mais ces engagements avaient déjà été pris par 38 pays en 2014.

Diminuer les émissions de méthane, deuxième GES lié à l’activité humaine

C’est une première : un « pacte global pour le méthane » a réuni une centaine de pays pour la réduction d’au moins 30% leurs émissions de méthane d’ici à 2030. Ces pays, dont le Canada, le Japon, les Etats-Unis, l’Union européenne ou encore le Brésil, représentent environ 40% des émissions mondiales.

Cependant, la Chine, la Russie et l’Inde, parmi les principaux émetteurs de méthane, ont refusé le pacte. 

Vers la fin du charbon en 2040 ?

Une quarantaine de pays se sont engagés à abandonner le charbon d’ici à 2030 pour les pays développés et d’ici à 2040 pour les nations les plus pauvres.

Certains des plus gros consommateurs mondiaux ont signé l’accord, comme le Canada, l’Ukraine, le Chili, le Vietnam et la Pologne.

L’accord prévoit également de ne plus financer de nouvelles centrales charbon, ni sur leur territoire national ni à l’étranger, et à accélérer le déploiement des énergies renouvelables, à hauteur de 16 milliards d’euros d’investissement annuel.

Cependant, les gros consommateurs mondiaux de charbon que sont les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Japon et l’Australie, n’ont pas rejoint l’accord.

Les énergies renouvelables 

Une coalition en faveur des énergies propres a regroupé des Etats, des industriels, des organisations internationales, des scientifiques et des regroupements de citoyens.

Baptisée « Green grids. One sun, one world, one grid »  (Réseau vert : un soleil, une planète, un réseau), son objectif est d’accélérer la construction de centrales solaires et d’interconnecter les réseaux électriques. La France fait partie du comité de pilotage ainsi que l’Inde, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Une agriculture plus respectueuse des écosystèmes 

45 gouvernements ont plaidé pour une protection renforcée de la nature et 95 entreprises de l’agro-alimentaire affirment vouloir changer leurs pratiques pour mieux préserver les milieux naturels.

26 Etats ont renouvelé leurs engagements de changement de politique agricole afin qu’elle soit plus durable et moins polluante.

A été reconnu le rôle de la biodiversité dans la lutte contre le changement climatique et la nécessité de préserver « l’intégrité des écosystèmes », notamment les océans et la cryosphère.

Réels engagements ou effets d’annonce ? En 2009, les pays riches avaient promis aux pays plus pauvres et plus exposés de porter une aide annuelle pour la lutte contre le changement climatique à 100 milliards de dollars en 2020… et que les supposés bénéficiaires n’ont toujours pas reçue.  Les donateurs assurent désormais pouvoir honorer leur engagement à partir de 2023 grâce à un nouveau « plan de livraison ».

Aucune mention n’a été faite d’un mécanisme de compensation des « pertes et préjudices » subis par ces pays, pourtant une de leurs revendications fortes.